Qui est Angelina ?
Baptisé « Angelina » en référence à une photo d'un modèle de vêtement traditionnel éthiopien, ce motif a été créé en 1962 par Toon van de Manakker (1927-2015), l'un des designers de Vlisco. Inspiré par les géométries complexes qu'il avait observées dans des photographies de vêtements traditionnels éthiopiens, tels que des tissus funéraires coptes et des tuniques cérémonielles, van de Manakker a réinterprété ces éléments pour créer le Java design en 1962. Si la création a impliqué de nombreux motifs dessinés à la main, la similitude frappante avec ces vêtements traditionnels a depuis suscité des réflexions importantes sur le contexte historique et le processus de conception.
Suite à la promulgation de la loi sur les droits civiques de 1964, l'image a gagné en popularité aux États-Unis, notamment grâce à son utilisation dans les dashikis, qui sont devenus un symbole puissant de la fierté culturelle noire. D'ici la fin des années 1960, il était devenu un emblème reconnaissable de l'afrocentricité dans toute la diaspora. Vêtus par des icônes culturelles telles que Muhammad Ali, Jimi Hendrix et Miriam Makeba, les dashikis étaient non seulement un moyen de célébrer l'héritage, mais aussi une forme d'expression politique. Le musicien nigérian Fela Kuti a un jour déclaré que la vue des Américains d'origine africaine arborant des dashikis l'avait inspiré: « Nous étions même gênés de porter notre costume national jusqu'à ce que nous voyions des photos d'Africains américains portant des dashikis sur la 125e rue. » Aujourd'hui, les interprétations contemporaines de l'Angelina print continuent d'apparaître sur les stars internationales, dont Rihanna, Zendaya et Beyoncé.
Mais pourquoi est-il appelé Angelina ? C'est au cours des années 1970 que la popularité de ce motif a explosé au Ghana, à la sortie du tube « Angelina » du groupe The Sweet Talks, qui a permis d'établir un lien entre le vêtement et la scène musicale dynamique du pays. Cependant, le design porte différents noms selon les régions. Au Congo, on l’appelle Miriam Makeba ou, plus récemment, Ya Mado, en référence aux danseuses qui portaient le tissu dans le clip musical de
Fabregas.